Le Sénégal est classé parmi les pays à faible développement économique (164eme position sur 189 pays répertoriés), ce qui veut dire que l’accès à l’éducation et à l’emploi, entre autres, est fort limité pour la majorité de la population, dont environ 40% vit en-dessous du seuil de pauvreté. Des 17,5 millions d’habitants, un peu plus de 50% sont des jeunes de moins de 20 ans. Il est indispensable de pouvoir leur offrir des opportunités d’éducation et de travail.
Décrochage scolaire et délinquance juvénile
Au Sénégal, le taux d’analphabétisme dépasse toujours à l’heure actuelle la barre des 50%. Ce chiffre préoccupant s’accompagne d’un autre phénomène : le décrochage scolaire. Souvent résultat de la pauvreté ou de facteurs socioculturels, il touche environ 1 enfant sur 5.
Depuis plusieurs années, la violence et la délinquance juvénile sont en augmentation au Sénégal. C’est à Dakar, la capitale, que la situation est la plus préoccupante : agressions, vols à main armée, cambriolages, meurtres et viols se multiplient, générant un sentiment d’insécurité croissant. Parmi les causes sont pointées la pauvreté et le chômage élevé chez les jeunes. Dans cette mesure, la formation professionnelle et la création d’emplois, de même que l’éducation à la citoyenneté constituent une réponse pertinente à cette problématique.
En quoi consiste le projet de Frères des Hommes ?
Frères des Hommes soutient Concept, association sénégalaise créée en 1996 pour venir en aide aux artisans. Elle encourage le respect des droits économiques, sociaux et culturels des populations les plus vulnérables -principalement les jeunes- qui habitent dans des zones défavorisées.
Avec le soutien de Frères des Hommes, Concept a formé 25 maîtres-artisans qui, à leur tour, initient à un métier 60 jeunes en décrochage scolaire. Afin que ces jeunes puissent gérer convenablement leur métier, Concept leur donne aussi des cours d’alphabétisation. Parallèlement, notre partenaire les encourage à développer des activités collectives telles que la distribution d’aliments pour des personnes dans le besoin, le ramassage des ordures dans les quartiers populaires, la réparation de bâtiments scolaires et tant d’autres actions.
Le témoignage de Fouleymata, bénéficiaire du projet
Fouleymata et sa famille ont quitté leur village pour s’installer à Dakar en espérant améliorer leurs conditions de vie. Mais, malheureusement, elle n’a pas pu poursuivre sa scolarité. En tant que jeune femme, elle avait peu d’espoir de trouver un travail et, moins encore, de réaliser un métier qu’elle aime. « Mon rêve ?, dit Fouleymata en souriant…. Je rêve qu’on entende partout dire que ces belles robes ont été faites par Fouleymata ! Depuis que je suis toute petite, je veux devenir couturière, mais pour une femme qui, en plus, n’a pas étudié, il est très difficile d’y arriver sans soutien. Concept nous forme et persuade nos parents d’accepter que l’on poursuive des études et que l’on ait un métier. »
Par ailleurs, Fouleymata insiste sur le rôle important de Concept en termes de lutte contre le décrochage scolaire et la délinquance : « Si tu n’as pas d’éducation, il est très difficile de rester ‘dans le droit chemin’».
Elle conclut : « Pour moi, Fouleymata, c’est une chance de participer à la formation de Concept. Dans mon quartier, je ne connaissais pas d’autres jeunes qui avaient ma vision. Et, pour réussir, tu dois être entourée des personnes qui partagent ton rêve. Chez Concept, j’ai connu d’autres jeunes qui rêvent comme moi… Alors, on s’encourage ! «
Concept nous enseigne que les jeunes ne doivent pas être vus comme un problème que la société doit résoudre, mais bien comme une source de développement pour elle.
Si, vous aussi, vous voulez soutenir ce projet, cliquez ici