La RDCongo, pourtant dotée de grandes richesses naturelles, voit son développement freiné par plusieurs facteurs : la corruption, la convoitise des pays voisins et des entreprises extractives (Chine, etc.) et, parfois aussi, la tradition. Ainsi, par exemple, le droit coutumier ne reconnaît pasà une femme le droit de propriété. Bien que la constitution congolaise prône une participation paritaire homme-femme dans les différentes instances politiques, la représentation actuelle des femmes dans le gouvernement ne dépasse pas 30 %. Par ailleurs, différentes ONG internationales constatent une augmentation alarmante de la violence faite aux femmes ces deux dernières années. Ces constats soulignent le besoin impérieux de réaliser un important travail de sensibilisation aux droits de la femme en RDCongo.
En quoi consiste le projet de Frères des Hommes ?
L’Association pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Féminin – APEF – est partenaire de Frères des Hommes depuis sa création en 1996. Elle est née à Bukavu, dans le Sud-Kivu, pour aider les femmes qui, victimes de la guerre, sont venues s’installer en ville. Aujourd’hui, les actions d’APEF se situent tant en ville qu’à la campagne. Si elles s’adressent principalement aux femmes, elles s’étendent aussi aux hommes. Outre le soutien apporté à 234 productrices et producteurs agricoles familiaux dans le territoires de Fizi, APEF organise des formations pour tous aux droits des femmes. Il s’agit là d’un axe fondamental de son travail.
Témoignage de Ponga Mukulungu, habitant à Mwenga
Ponga Mukulungu nous transmet un témoignage touchant qui prouve combien l’action d’APEF peut faire bouger les choses :
« Pendant de nombreuses années, j’ai été ancré dans des croyances traditionnelles qui dénigraient le rôle des femmes dans notre communauté. Cependant, ma vie a pris un tournant lorsque j’ai eu l’opportunité de participer à une formation organisée par APEF sur comment vivre une masculinité qui respecte les femmes. Au début, j’étais sceptique. Mais au fur et à mesure des discussions et des échanges, j’ai commencé à réaliser que mes croyances étaient non seulement dénigrantes pour les femmes, mais aussi pour moi-même et pour notre communauté dans son ensemble.
Cette formation m’a ouvert les yeux sur le potentiel incroyable qui réside dans la collaboration entre hommes et femmes. J’ai compris que si nous travaillons ensemble, en partageant les tâches et en respectant les compétences de chacun, nous pouvons réellement améliorer nos conditions économiques. En brisant les stéréotypes, nous avons l’opportunité d’augmenter notre productivité collective.
J’ai commencé à appliquer ces nouvelles idées dans ma vie quotidienne. J’ai encouragé ma partenaire à participer aux décisions financières de notre foyer et à prendre part aux activités agricoles que je menais. Non seulement elle a apporté des idées innovantes, mais notre travail d’équipe a également doublé nos récoltes. Ensemble, nous avons pu améliorer notre niveau de vie et celui de notre communauté.
Aujourd’hui, je vois les femmes non pas comme des êtres inférieurs, mais comme des partenaires égales avec des compétences précieuses à offrir. Cette transformation personnelle a également eu un impact sur mon entourage. De nombreux hommes de Mwenga commencent à comprendre que la véritable force réside dans l’union et dans le respect mutuel.
Je suis fier de dire que je fais désormais partie d’une nouvelle génération d’hommes qui soutiennent l’égalité et la collaboration de tous. Ensemble, nous pouvons bâtir une communauté plus forte et prospère, où chacun a sa place et peut contribuer au bien-être collectif. C’est un nouveau mode de vie qui profite à tous. »
Si, vous aussi, vous voulez soutenir ce projet, cliquez ici