Projet à l’honneur : Action Guatemala

  Projet à l'honneur

Au Guatemala, la population d’origine indigène, dont une grande majorité d’indiens mayas, représente près de 44% de l’ensemble des habitants. Toutefois, lorsque l’on évoque la pauvreté qui touche le pays, on est contraint de constater qu’elle affecte prioritairement ces populations, soit 75% d’entre elles, avec un taux de malnutrition particulièrement élevé.

Réprimés lors de l’invasion espagnole, les Mayas font encore aujourd’hui l’objet de discriminations et subissent régulièrement les pressions de multinationales qui tentent de vendre les semences OGM aux paysans avec le risque d’instaurer une relation de dépendance, mais aussi de mettre en péril la biodiversité. Or, à travers leur cosmovision, les Mayas ont tissé un lien très étroit avec la Terre-Mère et, depuis des millénaires, ils échangent gratuitement les semences entre familles et amis. Chaque famille peut en disposer sans devoir en acheter puisqu’elle extrait les semences de ses propres cultures.

En quoi consiste le projet de Frères des Hommes ?

Outre son intervention dans les cas de répression et afin de lutter contre la pauvreté, notre partenaire Serjus contribue, au travers de chacune de ses actions, à revitaliser la culture maya et les racines de ces populations. Pour lui, il s’agit là d’une démarche transversale essentielle qu’il entreprend en ayant notamment recours aux principes de l’éducation populaire.

Serjus a pour objectif de protéger et de contribuer à la reconnaissance des savoirs ancestraux des populations mayas ainsi que de leurs pratiques agricoles. Cette approche permet de renforcer ces communautés qui, en se reconnectant à leurs racines, peuvent retisser le lien social, cultiver la solidarité et l’action collective pour mieux résister face à la spoliation ou la répression. De telles tentatives peuvent être menées tant par des multinationales qui cherchent à mettre la main sur les ressources naturelles (ex : une centrale hydroélectrique qui détourne le fleuve dont dépend la vie d’une communauté maya) ou la criminalisation par les autorités de leaders indigènes qui cherchent simplement à défendre leurs droits.

Témoignages de  Felisa Torres, Rosa Cuyuch Sontay et Romeo Baten

Felisa Torres, femme engagée issue de la région de Sololá, explique : « Ouvrir la porte aux OGM revient à détruire toute la nature et la biodiversité. Nous avons recours à des pratiques ancestrales. Nous, peuples mayas, devons élever la voix et protéger nos semences, protéger la vie, la biodiversité qui est essentielle ! »

Rosa Cuyuch Sontay de la région de Momostenango évoque la façon dont elle cultive les semences dans son propre potager : « Nous semons du maïs, des haricots,… Quant aux radis, on les a consommés, mais il me reste quelques plants ici, seulement pour en extraire des semences ».

Romeo Baten, paysan maya de la région de Cabricán, nous éclaire sur la pratique de conservation des semences selon la tradition maya : « On conserve les semences dans un récipient en terre cuite, ce qui assure une bonne ventilation car l’air pénètre par les parois poreuses. Nous pouvons alors les utiliser durant 2 ou 3 ans. »

Si, vous aussi, vous voulez soutenir ce projet, cliquez ici