Plus de 400 morts dans les inondations du Sud-Kivu

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En ce début mai, de fortes pluies se sont abattues sur la région du Sud-Kivu en République démocratique du Congo, provoquant d’importantes inondations. Le triste bilan s’élève à plus de 400 morts et des centaines de disparus. Ce sont les villages de la région de Kalehe, à l’ouest du lac Kivu, qui ont été le plus durement touchés : certains ont été rayés de la carte après que les rivières Nyamukubi et Chishova sont sorties de leur lit, emportant tout sur leur passage.

Un désastre qui vient s’ajouter au quotidien de populations déjà fortement éprouvées par la pauvreté et l’insécurité ambiante. Nunu Salufa, coordinatrice d’APEF, notre partenaire en RDCongo témoigne : « La route entre Kamanyola et Uvira est coupée et un village a disparu ».

Si le réchauffement climatique est incriminé, d’autres voix s’élèvent également pour pointer du doigt le manque d’attention et de moyens accordés par les autorités congolaises à la gestion de l’environnement. En effet, dans le sillage du génocide rwandais en 1994, des milliers de personnes, majoritairement hutu, se sont réfugiées dans la région, coupant massivement du bois afin de répondre à leurs besoins, ce qui a fortement perturbé l’écosystème. Cette dévégétalisation des collines favorise aujourd’hui les écoulements d’eau, situation qui a contribué à intensifier les inondations et glissements de terrain.

A présent, la région du Sud-Kivu tente de panser ses plaies : pendant que les recherches se poursuivent pour retrouver les disparus, il faut apporter de l’aide aux survivants qui ont tout perdu. On compte en effet plus de 107.000 personnes déplacées. « Une nouvelle illustration d’une accélération du changement climatique et de ses conséquences dramatiques pour des pays qui ne sont pas en cause dans le réchauffement mondial », comme l’a spécifié le chef de l’ONU, António Guterres.